Festival de la cité de Lausanne - du 4 au 9 juillet 2017 - 46ème édition

François Virot (France)

Afro Pop

Les prises éclectiques de monsieur Bricolage

François Virot n’a pas pris de pseudo. Il n’a pas non plus visé les studios d’enregistrement ou les productions sophistiquées. Le Lyonnais s’est présenté tout seul sur la scène indépendante française, il y a dix ans, avec Yes Or No, un premier album en émule “do it yourself” d’une pop baroque, bricolée, authentique à la limite de la naïveté. Entre Elliott Smith et Pavement, sa musique séduit alors mais son comportement, dans une société de l’image et de la posture, détonne. “Lors de mon premier concert, je devais changer une corde. Je le fais, finis ma bière, 10 minutes passent avec la lumière braquée sur moi. Les gens ont trouvé ça super, ils étaient morts de rire. Pour moi, c’était l’enfer.” 

Refusant le personnage qu’on pourrait lui imposer, François Virot rejoint le groupe Clara Clara puis s’entoure de camarades pour son second “solo”, Marginal Spots, sorti l’automne passé. Le disque renoue avec l’univers sec à l’os mais mélodique du Lyonnais, comme la rencontre improbable entre Joe Dassin, Animal Collective et Fugazi, avec une touche reggae et afrobeat que le batteur de formation aime cajoler au cœur de ses rythmiques. Sans effet inutile, sans effet tout court d’ailleurs, ses bricolages électriques s’écoutent comme autant de témoignages bruts, inventifs et gorgés d’âme. 

“Je recherche un son assez direct, confessait-il l’an dernier à Libération. J’écoute aussi les démos que mes potes peuvent m’envoyer. J’avais le projet de sortir du studio et de mixer les titres mais finalement j’ai tout fait au local de répétition, 12 m2 dans un HLM de Villeurbanne, pas très confort». Ses concerts relèvent du même choix de naviguer loin des productions standardisées au “confort” anesthésiant, et comptent pour cette raison au nombre des prestations hautement recommandables.

Galerie

• François Virot - © Marie Magnin

• François Virot - © Marie Magnin

• François Virot - © Marie Magnin

• François Virot - © Marie Magnin

• François Virot - © Marie Magnin