LA CITÉ RÉ-ENCHANTÉE
Le Festival de la Cité Lausanne 2017 se termine ce dimanche soir, marqué par l’enthousiasme et la curiosité magnifique de ses très nombreux festivaliers et festivalières. Le programme artistique, riche et audacieux a rassemblé de nombreuses spectatrices et spectateurs sur toutes les scènes. La géographie de cette année avec la fermeture de la rue Pierre-Viret jusqu’au Pont Bessières a permis une bonne circulation du public sans susciter de vague de mécontentements des automobilistes. Un Pont Bessières noir de monde pour les acrobaties poétiques de Chloé Moglia ou l’intensité des Corbeaux de Bouchra Ouizguen. Un cadre sublime et en hauteur pour l’envolée puissante des danseurs de Bruno Beltrão. Une très désirable Nomade pour la finesse d’Un Loup pour l’Homme. Un lieu accessible pour l’expérience troublante de Tino Sehgal. Un jardin protégé pour la créativité débordante des deux Louis, Schild et Jucker, toute la semaine dans le Réceptacle. Alors que la scène du Grand Canyon a concentré toutes les attentions de son public et permis de déployer l’énergie communicative de Throes + The Shine, Ocean Wisdom, Mauskovic Dance Band, Gablé ou Orlando Julius. King Ayisoba royal et proche et KT Gorique, ont eux conquis le public sur la scène de la Face Nord, moins escarpée que sertie comme un joyau à la Cathédrale. Ces spectacles et concerts figurent parmi les plus belles réussites de cette 46e édition qui a accueilli environ 100'000 visiteurs.
AMBIANCE POSITIVE ET PORTEUSE TOUTE LA SEMAINE
Mardi à l’heure d’ouverture, l’excitation était palpable. Du côté des organisateurs comme du public qui redécouvrait le festival dans son quartier d’origine avec les nouveautés annoncées, une curiosité presque frénétique régnait. Le temps de découvrir cette configuration et de prendre ses marques, les visages affichaient de larges sourires. Après cette énergie délirante du premier jour, c’est la légèreté et une belle participation du public qui a porté le festival toute la semaine.
OFFRE ARTISTIQUE VARIÉE POUR PUBLICS BIGARRÉS
Le festival a proposé une programmation audacieuse avec de nombreuses prises de risque et une envie de faire découvrir, de surprendre, de questionner, de bousculer parfois, avec la volonté d’offrir des propositions artistique pour tous les publics que le festival attire. De la performance pointue au concert hyper festif, il y avait de quoi contenter toutes les attentes.
VRAIES DECOUVERTES POUR PUBLIC NON AVERTI
La curiosité du public face à ces propositions a été remarquable avec quelques moments magiques qui n’étaient pas gagnés d’avance. 500 personnes dans la Cathédrale pour assister au spectacle de danse contemporaine de Radouan Mriziga, la participation active des spectateurs face au théâtre politique de Christophe Meierhans, les regards étonnés devant la performance de Bouchra Ouizguen ou encore l’attention portée à la pièce de théâtre de Rodolphe Congé font partie de ces belles réussites !
LIEUX EXCEPTIONNELS POUR PROPOSITIONS UNIQUES ET SINGULIÈRES
Parmi les nouveautés de cette année, l’utilisation du Pont Bessières et de la rue Pierre-Viret a permis un trafic fluide dans le festival malgré l’affluence. La scène du Grand Canyon a fait l’unanimité et les concerts de Throes + The Shine, Gablé, Ocean Wisdom, BCUC, Orlando Julius & The Heliocentrics, The Mauskovic Dance Band ou encore Sandor ont particulièrement marqué les esprits. Le cadre impressionnant du Pont Bessières a servi de décor naturel a des performances
atypiques. Comme celle de Chloé Moglia suspendue à l’extrémité d’une perche au dessus d’une marée humaine ou la rencontre festive avec les musiciens de l’Odyssée des Cuivres. La place du château a également été revisitée avec La Nomade, un chapiteau sous lequel ont a pu voir notamment le magnifique spectacle de la compagnie Un Loup pour l’Homme Rare Birds. Un peu plus haut, sur l’esplanade était installée La Perchée avec une vue impressionnante sur tout Lausanne et en fond de scène le Parlement. Le spectacle très attendu du chorégraphe Bruno Beltrãno a convaincu un public très mélangé entre connaisseurs et curieux!
L’exposition vivante de Tino Sehgal présentée tous les jours durant 5h dans le noir complet a beaucoup fait parlé d’elle et là aussi de très nombreux badauds se sont livré à l’expérience en plus des amateurs de l’un des artistes actuels les plus fascinants de l’art contemporain international.
Les enfants avaient également de quoi se réjouir avec de nombreux ateliers, tous pris d’assaut et des spectacles participatifs comme la très jolie Danse des Sauvages du Théâtre des Monstres. Dans la Cathédrale, Leeghoofd, le spectacle poétique de Tuning People et Kinderenvandevilla a conquis petits et grands !
Le Réceptacle situé en dessous du Jardin du Petit-Théâtre a vibré toute la semaine sous l’impulsion des géniaux Louis Schild à qui nous avions donné une carte blanche et à Louis Jucker qui y a joué soir après soir, cinq projets différents. C’est dans ce cadre particulier et un peu caché que les projets musicaux les plus expérimentaux ont trouvé et conquis leur public. Une audience encore une fois très mélangée ! L’esprit créatif qui se dégageait de ce lieu où bricolages divers côtoyaient installations, table de ping-pong ou folkomat était magique. On a pu y entendre la techno organique des Japonnais deGoat, le rock 90’s d’Autisti, ou encore le concert classique de Martina Schucan.